AlexandrA comes home

26 mars - 3 avril DOMINICA - COLON PANAMA
Départ le 26 mars à 17h30.
Enfin une grande traversée, 1,150 miles nautiques (mN) sans voir la terre, on prévoit une moyenne de 5 à 6 nœuds soit 120 à 144 miles nautiques par jour (de 24 heures puisqu'on navigue sans arrêt. Au départ on a un vent de trois quart arrière bâbord 15 à 20 nœuds. Mise en place des voiles; grand voile 2 ris et génois sans ris. On se réparti en deux équipes : Brodie et Mark, et Max et moi. On commence avec des quarts de trois heures pour la navigation de nuit et le jour celui ou ceux qui sont debout un peu comme cela vient.
Première nuit, 20h00 à 23h00 Max et moi, 23h00 à 02h00 Brodie et Mark, 02h00 à 05h00 Max et moi, et, 05h00 à 08h00 Brodie et Mark. Naviguer la nuit est impressionnant, d'abord on voit très peu, mais heureusement la lune est avec nous. On scrute l'horizon toutes les 10 minutes. Même si on a un radar (portée 30 miles nautiques) l'œil est supérieur par temps clair; on distingue très bien les feux de navigation des bateaux et on peut suivre nos caps relatifs et distinguer rapidement si on est sur des caps de collision. La première nuit : aucun bateau, rien pour nous distraire! Si ce n'est un avion qui doit faire USA/Canada - Brésil, rien d'autre, pas le moindre martien! La nuit entrecoupée par deux quarts est peu reposante; deux siestes le jour suivant. Le deuxième jour on inverse les quarts, Brodie et Mark les quarts 1 et 3 et Max et moi les quarts 2 et 4; j'aime moins encore.
Alors une proposition de quarts différents est mise sur la table: deux quarts de nuit seulement; 20h00 à 01h00 et 01h00 à 06h00 puisqu'on ne finit pas le diner avant 19h00 et que tout le monde est debout vers 06h00 - 07h00. La proposition est soumise au Sous-comité des Quarts (Max président, mark secrétaire, Brodie trésorier, Rémi membre) est adoptée à l'unanimité avec recommandation de la soumettre au Comité Exécutif (Max président, Rémi secrétaire, Mark trésorier, Brodie membre). Le Comité Exécutif entérine à l'unanimité (une chance que l'on a les Comités et Sous-comités pour nous occuper!). Les jours suivants vont montrer que la décision du Sous-comité des Quarts, entérinée par le Comité Exécutif, a été la bonne : tout l'équipage est satisfait et congratule le capitaine.
Les vents deviennent plus forts et nous faisons route plus rapidement. Tout le long du passage la sécurité est au premier plan. On se surveille tous pour s'assurer qu'aucun ne tombe par-dessus bord. Nous portons les lignes de survie en tout temps sauf le jour à l'intérieur du cockpit. Si l'un va sur le pont avec sa ligne de survie, un ou deux autres sont prêts dans le cockpit attachés à le surveiller depuis le cockpit, jour et nuit.
Après trois jours la routine s'installe et chacun fait ses affaires; écoute des romans audio, essai de trouver quelque chose à réparer ou à régler, taponner avec les cartes sur trois logiciels différents, examiner en profondeur les rapports météo, prendre son temps pour cuire le petit déjeuner ou préparer le lunch ou le diner, d'un commun accord expérimenter avec une configuration différente des voiles, faire une sieste, en faire une autre, regarder la mer, vérifier les lignes à pèche (on n'a jamais rien pris d'autre que des algues!),
Vers le quatrième jour, les vents se lèvent de plus en plus jusqu'à une condition de force 8 sur l'échelle de Beaufort (Coup de vent : 34 à 40 Nœuds, 62 à 74 Km/h) Tourbillons d'écumes à la crête des lames, trainées d'écume Les branches sont susceptibles de casser. La marche contre le vent est très difficile, voire impossible.) http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89chelle_de_Beaufort . On a réduit les voiles au maximum, seule subsiste le génois avec un très fort ris. Malgré cela, on navigue à 10 - 12 nœuds avec des pointes jusqu'à 18.1 nœuds!. C'est TRÈS impressionnant, des vagues déferlantes de 4+ mètres, c'est plus impressionnant le jour car on peut les voir, heureusement la nuit on les voit moins!
Très difficile de dormir (le corps semble vouloir s'envoler puis s'écraser sur la couchette la seconde suivante), le bateau semble craquer de partout.
Malgré tout la vie est belle : les levers et couchers de soleil sont à couper le souffle, la vie se berce au grès des vagues, l'ambiance est bonne dur le bateau car on sait tous que tous se préoccupent de chacun et les surveillent, la bouffe est bonne (Brodie a préparé des soupers dans la mijoteuse et les a congelés), la bière à 17h00 est bonne après une journée de chaleur (pas d'autre alcool), l'air est doux la nuit, le ciel est plein d'étoiles, on peut se retirer dans sa cabine quant on le désire, on cogite sur nos priorités dans la vie.........
On n'a pas pris de poisson avec nos lignes. Par contre, une quantité impressionnante de poissons volants s'abat sur notre pont et même dans nos cabines par les hublots. Une famille de dauphins vient nous rendre visite et nous suit pour quelques minutes puis nous laisse pour aller nager dans d'autres eaux.
Les deux ou trois derniers jours on réduit la vitesse pour arriver à Colon de jour car le grand nombre de bateaux à l'approche de Colon sera plus facile à naviguer.
Arrivée à Colon le 3 avril vers 09h00 en naviguant au milieu de tous ces cargos attendant de passer le canal.