King Kong

08 February 2011 | La Rochelle
16 November 2010 | Afrique du Sud
08 September 2010 | Ocean Indien
30 July 2010
23 May 2010
20 April 2010
06 April 2010 | Kumai
20 March 2010 | Borneo
02 March 2010 | Sarawak
14 February 2010 | Miri
04 February 2010 | Brunei
28 January 2010 | Sabah, Borneo
11 January 2010 | Sabah
21 December 2009 | El Nido, Philippines
25 October 2009 | Hong Kong

King Kong est de retour

08 February 2011 | La Rochelle
Thierry
Cela fait 14 mois que King Kong a quitte son port d'attache a Hong Kong, 14 mois a la rencontre de la Nature, des Hommes et de leur Histoire, 14 mois de decouvertes, d'etonnement et d'emerveillement. Et depuis 4 jours maintenant, King Kong est amarre dans le port de La Rochelle. 4 jours deja depuis que King Kong fut accueilli chaleureusement apres 2 semaines de navigation difficile dans l'Atlantique Nord. Nous etions partis des Acores le 15 Janvier. Et compte tenu de la distance a parcourir, et des vents d'Ouest qui normalement soufflent dans cette region du globe a cette epoque, nous comptions boucler le voyage en 10 ou 11 jours. Mais les dieux allaient en decider autrement, et nous mettre a l'epreuve. Cela commenca 2 jours apres le depart avec le moteur qui refusa de demarrer. Je reussissai bien a le faire tourner a nouveau 2 jours plus tard, mais cela dura tout juste 24 heures. Il y avait une fuite au niveau de la pompe a eau du circuit de refroidissement, et cela necessitait une intervention un peu plus longue. Mais le temps allait se gater et repousser la reparation de plusieurs jours. Sans moteur, impossible de recharger les batteries. Et sans batterie nous ne pouvions plus utiliser l'autopilote. Il nous fallait donc barrer 24h/24h. Les 5 premiers jours de navigation furent relativement faciles et nous faisions a peu pres route directe vers La Rochelle. Mais un puissant anticyclone installe au-dessus de la Grande-Bretagne allait nous barrer la route et nous obliger a obliquer vers l'Irlande. Le vent forcit et nous dumes reduire fortement la voilure. La mer n'etait pas grosse, mais mauvaise cependant, en ce sens que la houle etait croisee et que les vagues venaient a nous avec des angles variables. C'est ainsi que je m'appretai ce vendredi 21 Janvier a entammer mon bol de nouilles a la sauce tomate. J'entendis le barreur lancer son cri de guerre favori, a l'accent du Sud-Ouest (Oh Putain !), et me dis qu'une nouvelle grosse vague approchait sans doute. Mais je n'eus pas le temps d'avaler ma deuxieme bouchee. Le bateau se coucha, je partis tete en avant a travers le cockpit et apercu du coin de l'oeil une montagne d'eau s'abattre sur nous. 1 seconde plus tard la vague etait passee, King Kong s'etait redresse, et j'etais encore sur le bateau. La premiere chose que je vis fut Jean-Pierre, qui fut arrache a la barre et projete par-dessus bord. Mais heureusement son harnais le rattachait toujours au bateau. Je prenai la barre et crochetai une sangle de mon harnais sur celui de Jean-Pierre pour l'aider a remonter a bord. La capote de roof avait explose sous l'impact, la balise de detresse arrachee gisait heureusement dans le cockpit, la perche EOR avait ete sectionnee en deux, et une partie du plancher avait disparu. A l'interieur du bateau tout ce qui se trouvait sur tribord alla se planter sur babord, a commencer par Benedicte qui se retrouva dans les bras de Philippe, lui-meme etant maintenant assis sur la cuisiniere. Le plafond avait ete repeint a la sauce tomate, quelques boites de conserve avaient defonce un placard sur le bord oppose, mais heureusement les bouteilles de pinard en verre etaient restees intactes. Les degats etaient somme toute limites, et nous poursuivimes notre route vers l'Irlande. Apres 5 jours de navigation a lutter contre le vent d'Est celui-ci s'orienta au Nord nous permettant enfin de faire a nouveau route directe vers La Rochelle, et esperer arriver avant le 29 Janvier, date a laquelle je savais King Kong attendu par ses fans. Malheureusement le plus dur restait a venir. Une depression situee au Nord de l'Espagne allait nous redonner un fort vent d'Est. Impossible de progresser, et d'un bord a l'autre nous allions un coup vers l'Espagne, un coup vers l'Angleterre. Et puis le froid se fit de plus en plus intense, qui rendait les quarts de nuit insupportables. Lors d'une manoeuvre a l'avant du bateau je me gelai litteralement les mains, a tel point que mes equipiers durent s'employer a me frictionner les mains et m'abreuver de the chaud pour aider a retablir la circulation. Allez matelots, dans quelques jours nous serons au sec et au chaud ! Le vent mollit progressivement, nous pumes renvoyer plus de toile et faire un meilleur cap. Dans la nuit du 30 Janvier enfin nous apercumes le feu des phares des iles de Re et d'Oleron. Le lendemain matin nous approchions de La Rochelle. Plusieurs vedettes vinrent a notre rencontre. Une quarantaine de personnes, famille et amis confondus, nous attendaient. Je m'etonnai de voir autant de monde un Lundi matin. Mais ma surprise fut encore plus grande lorsque je vis tout ce petit monde porter un masque de King Kong sur le visage. Et il y avait meme un King Kong de la tete aux pieds, plus vrai que nature. Une heure plus tard King Kong etait a quai, et nous nous retrouvions tous a la table d'un restaurant pour trinquer et chanter joyeusement. Si la vie est une grande aventure, elle est aussi un beau jardin. Et les amis en sont les fleurs.

La longue remontee de l'Atlantique

08 February 2011
Thierry
La route fut longue depuis l'Afrique du Sud; 11 jours de mer entre Le Cap et l'ile de Ste Helene, puis 32 jours entre Ste Helene et les Acores. Nous avons eu un peu toutes les conditions de navigation, des belles journees avec du vent-arriere et une mer peu agitee dans l'Atlantique Sud (tres bien pour jouer aux cartes en sirotant un pastis), des gros orages au niveau de l'Equateur, une semaine peu agreable contre les alizees de Nord-Est au large du Cap Vert, des calmes a l'approche de l'anticyclone des Acores (bien pour pecher), et enfin pour terminer un coup de vent avec une grosse mer. On etait content d'arriver au port, de pouvoir prendre une bonne douche chaude et de manger du frais. A Ste Helene, nous nous sommes arretes 2 jours, et nous avons bien entendu visite tous les sites historiques napoleoniens, notamment sa residence et sa tombe. Curieusement il y a tres peu d'Anglais a Ste Helene. La population vient des quatre coins de feu l'Empire britannique, Inde, Malaisie, Chine, Afrique du Sud, Antilles, etc. Les gens ne sont pas stresses, et nous avons eu un tres bon accueil. La geographie est interessante, avec des coins tres verts, et d'autres tres secs. L'ile est tres isolee. Il n'y a que 2 bateaux par an en provenance de l'Angleterre. Le ravitaillement se fait 2 fois par mois en provenance de l'Afrique du Sud. Et il n'y a pas d'aeroport. En route vers les Acores, nous avons fete dignement le passage de l'Equateur, et celui de l'an 2011. Pour le premier, nous avons bizute gentiment notre amie Benedicte, la seule a bord a ne pas avoir passe l'Equateur auparavant. Outre un accoutrement clownesque, le bizutage comprenait l'ingurgitation d'une potion moyennement bonne, et un dejeuner en haut du mat (ou plutot a mi-hauteur). Les epreuves furent passees avec succes, et en recompense le Champagne fut sable. Quant a l'an 2011, nous l'avons fete a minuit sur le pont, avec Champagne et brioche. Tout le monde n'etait pas tres reveille. Pendant la journee, nous avons passe bcp de temps a jouer aux cartes, et a lire aussi. Et puis la nuit quand le ciel etait clair, nous passions du temps a observer la voute celeste; les constellations majeures n'ont plus bcp de secret pour nous. Quel plaisir de prendre son quart et de voir Jupiter se coucher au pied des Poissons, puis quelques heures plus tard voir Saturne se lever au coeur de la Vierge. Quel regal d'observer la magnifique constellation d'Orion, de voir a travers les nuages l'ultra brillante etoile Sirius, de saluer Castor et Polux, et de pointer l'etrave vers l'etoile polaire. Situe au milieu de l'Atlantique Nord, l'archipel des Acores comprend 9 iles principales, plus un certain nombre d'ilots. Cela doit etre tres agreable de faire le tour de l'archipel en bateau l'Ete. Mais a cette epoque il y a bcp de grisaille et de crachin. Nous avons passe notre semaine a deambuler dans la jolie petite ville de Horta, quand nous n'etions pas sur le bateau pour nettoyer et reparer. L'architecture portugaise classique a bien ete conservee (l'archipel demeure un territoire portugais). Les gens sont dans l'ensemble accueillants, et parfois meme tres accueillants. C'est ainsi qu'une dame rencontree dans un pub nous a prete sa voiture pour nous permettre de faire le tour de l'ile, ou que l'electricien qui a travaille sur King Kong est venu nous chercher au supermarche pour nous aider a ramener au bateau nos provisions. Il est maintenant l'heure de larguer une derniere fois les amarres avant notre arrivee a La Rochelle prevue d'ici la fin du mois de Janvier. En route moussaillons...

Africa

16 November 2010 | Afrique du Sud
Thierry
Après 13 jours de mer la terre nous apparut à l'horizon. Pas de doute, nous approchions de l'Afrique. Ses cotes arides aux grandes dunes de sable se dessinaient lentement devant nous. Notre première escale fut dans la province du Natal, à l'Est de l'Afrique du Sud. Je fus surpris de voir autant de blancs, notamment d'Afrikaners, ces descendants de colons hollandais, et d'entendre autant parler l'Afrikaans, un créole issu du hollandais du XVII ieme siècle auquel contribuèrent de nombreuses autres langues. Pendant 15 jours nous partîmes a la découverte de ce beau pays, à commencer par les montagnes du Drakensberg, a l'Ouest de Durban, ou nous avons fait une randonnée à cheval de 3 jours dans des paysages absolument grandioses dignes du Far West américain. Chevaucher à travers les hauts plateaux arides fut un bonheur immense. Cette aventure fut suivie d'une autre tout aussi passionnante ; nous partîmes pendant 3 jours dans une réserve d'animaux, non pas en voiture mais a pied et sac au dos. Deux Rangers armés nous accompagnèrent lors de ce raid singulier. Nous terminions notre diner autour d'un feu lorsque le rugissement des lions se fit entendre. Tout d'abord distants, les fauves se rapprochèrent vite. Les Rangers nous intimèrent alors de regagner nos tentes. Je pensais que celles-ci offraient une bien maigre protection et eus du mal à trouver le sommeil, même après que les rugissements se turent. Deux lions s'étaient approchés jusqu' à la lisière du campement et furent chasses par les Rangers à coups de pierre. Le lendemain ce fut un rhinocéros qui nous fit quelques frayeurs lorsque, voulant se frayer un chemin pour sortir de la rivière là ou nous nous trouvions, il chargea droit sur notre groupe. Ce fut un peu la débandade et deux d'entre nous se télescopèrent dans le mouvement. L'animal passa en plein milieu, à 10 mètres à peine des uns et des autres. Après ces émotions nous partîmes faire de la plongée sous-marine sur la cote. Les requins que nous rencontrâmes alors nous semblèrent beaucoup moins dangereux que le rhinocéros. Puis l'heure fut venue de lever l'ancre et de partir vers Le Cap. Naviguer autour de l'Afrique du Sud est délicat compte tenu des forts vents auxquels on peut s'attendre, et des courants. Il vaut mieux alors procéder par étapes, et se mettre à l' abri dès que les conditions se dégradent. Il nous a ainsi fallu 13 jours pour atteindre Le Cap après avoir fait deux escales, et doubler le Cap de Bonne Esperance dans de bonnes conditions. Nous nous sommes arrêtés au sud de la ville, dans une petite baie entourée de belles montagnes. De la nous sommes partis explorer la région, et notamment sa route du vin. L'Afrique du Sud est un des grands pays viticoles et offre de ravissants paysages de vignobles encerclés par les montagnes. La viticulture a été introduite des la fin du XVII ieme siècle par les Huguenots, et c'est ainsi que l'on trouve beaucoup de noms français dans cette région. De Villiers, Le Roux, Joubert, Malherbe, Malan, sont les noms français les plus courants. Nous avons passé 2 jours agréables dans une ferme isolée. La vigne y était la principale activité, mais on y produisait également des fruits, et une dizaine de chevaux permettaient de proposer de belles randonnées aux visiteurs, ce dont nous ne nous privâmes point. Là-dessus, nos hôtes nous recommandèrent auprès d'un de leurs amis, propriétaire d'un des grands domaines viticoles de la vallée. Nous fumes accueillis très amicalement, fîmes le tour de la propriété, et nous virent offrir quatre caisses de bons vins. Il faut dire aussi que le propriétaire était également un marin, et que l'aventure de King Kong lui plaisait bien. Après 6 semaines de découvertes en Afrique du Sud, il est temps de songer à hisser les voiles. Je garderai un très bon souvenir de ce pays, et notamment de l'accueil extraordinaire qui nous fut réservé partout ou nous passâmes. J'ai trouvé les gens d'une grande gentillesse, et toujours prêts à nous aider. Dans quelques jours maintenant, nous prendrons la direction de l'Ile Ste Hélène, puis tracerons une longue route vers les Açores avant de pointer vers le golfe de Gascogne et La Rochelle. L'équipage change à nouveau. Magdalena est repartie vers Hong Kong, et François, notre ami de La Réunion, embarque sur un bateau vers les Antilles. A l'inverse, j'accueille Bénédicte, une amie d'amis, et Philippe, un jeune de 24 ans qui a répondu favorablement à une de mes annonces. Il me reste à vous souhaiter d'ores et déjà de belles fêtes de fin d'année, et à vous donner rendez-vous en 2011.

Les Iles Mascareignes

08 September 2010 | Ocean Indien
Thierry
La Réunion, Maurice. Maurice, La Réunion. Deux iles soeurs, autrefois unies, aujourd'hui différentes. Différentes et semblables a la fois, car le poids de l'Histoire est la. Le Réunion, alors baptisée Ile Bourbon, fut colonisée par les francais des le milieu du XVII ieme siecle. Sa voisine le sera environ 70 ans plus tard, et sera appelée Ile de France. Avec la petite ile Rodrigues, citée précédemment, elles forment les iles Mascareignes, du nom d'un navigateur portugais qui les accosta au début du XVI ieme siecle. Mais s'il faut attacher un nom a l'histoire de ces iles, on ne peut manquer de citer Mahé de La Bourdonnais, Gouverneur des iles de France et de Bourbon entre 1735 et 1746, et dont la statue trone aussi bien a Saint Denis de La Réunion qu'a Port Louis a l'ile Maurice. Sous son autorité, les iles se structurent et se développent. Elles deviennent des étapes indispensables sur la route des Indes, et une base arriere pour les expéditions a travers l'océan indien. De la, Mahe de La Bourdonnais partira coloniser les Seychelles et ou encore les Chagos. Il ira également mener avec succes des operations militaires aux Indes. C'est l'heure de gloire de la Fleur de Lys sur l'océan indien. Mais 60 ans plus tard l'Union Jack remplace la Fleur de Lys. Bourbon et l'ile de France sont prises d'assault et le traité de Paris de 1814 confirme la cession a la couronne d'Angleterre de tous les territoires Français de l'océan indien. Seule La Reunion sera rendue a La France sous la Restauration. A l'ile Maurice, les anglais font venir des travailleurs indiens en masse, parallelement a l'essor de l'industrie de la canne a sucre. Aujourd'hui les 2/3 de la population est d'origine indienne, le reste étant essentiellement ce qu'on appelle communément les créoles, des gens de couleurs aux teintes variées selon les métissages et qui parlent le créole, cette langue délicieuse tirée du vieux francais. En fait tout le monde parle créole, y compris les indo-mauriciens. Et par conséquent la plupart des mauriciens parlent le francais. La langue officielle est cependant l'anglais, mais elle semble moins utilisée au quotidien. A 250 kms de la, La Réunion offre un visage plus diversifié encore, et tout le monde se dit créole, que l'on soit originaire d'Afrique, de Madagascar, de l'Inde, de Chine, de France ou d'ailleurs. Les métropolitains venus s'installer récemment a La Réunion ne sont pas des créoles cependant. On les appelle ici les métro, ou plus malicieusement les z'oreilles, car les premiers colons francais tendaient l'oreille semble-t-il pour essayer de comprendre ce que les esclaves pouvaient bien dire. Au niveau des paysages, Maurice et La Réunion offrent des visages bien différents. Alors que la premiere reste couverte de champs de canne a sucre, et est bordée de plages de toute beauté, la seconde est avant tout marquée par ses massifs volcaniques, que domine au sud de l'ile le piton de La Fournaise, un des volcans les plus actifs au monde. Nous avons fait de superbes randonnées dans les cirques, et marché sur le Grand Brulé, cette pente du piton de La Fournaise régulierement brulée par les coulées de lave. La derniere éruption date de 2007 et le Grand Brulé continue de fumer, la chaleur de son sol restant élevé. Coté gastronomie, les iles Mascareignes se ressemblent sensiblement. Les influences indienne et chinoise sont claires, mais les iles ont une identité culinaire néanmoins tres personnelle, liée a l'origine diversifiée de leur population ainsi qu'a la richesse de leurs produits culinaires. Le cari ou le rougail sont a l'affiche partout ; saisissez de la viande ou du poisson dans une marmite. Ajoutez-y des tomates que vous ferez réduire. Puis completez avec des épices, de l'ail et des oignons. Et faites mijoter le tout (ou faites cuire a feu vif pour le rougail). N'oubliez pas les accompagnements (du riz, des lentilles ou autres poids), ainsi que les condiments (en général tres épicés). On ne peut pas dire que les iles Mascareignes soient un paradis pour amateurs de vin. Mais on se rattrapera avec le rhum, en apéritif ou en digestif. Je ne suis pas un grand amateur de rhum pur, mais le rhum arrangé (c'est-a-dire dans lequel on a fait macérer pendant plusieurs mois des épices ou des fruits) ca c'est une autre histoire. A ne pas confondre avec le punch (un mélange de rhum et de jus de fruit). J'adore le rhum arrangé café-vanille ... Enfin je ne saurais conclure ce chapitre sur les Mascareignes sans parler des gens que nous avons croisés, que ce soit l'adorable Rashid (d'origine pakistanaise) a Port Louis, qui nous regla bon nombre de nos problemes techniques, Michael (d'origine chinoise) qui nous invita a prendre le thé chez lui et nous présenta ses peintures, Patrick le chanteur créole rencontré dans le cirque de Salazie, ou bien encore les hotes qui nous accueillir gentiment dans leur gite et qui partagerent avec nous un bout de leur histoire et de celle de leur ile. Au-dela de la gentillesse des gens, c'est encore une fois leur diversité qui me frappa. Les Mascareignes, ce fut une mosaique incroyable, de cultures, de couleurs, de saveurs. Il est maintenant l'heure de repartir. Retour a l'océan. Nous leverons l'ancre d'ici le 15 Septembre a priori, direction le Nord-Est de l'Afrique du Sud, que nous devrions atteindre apres une douzaine de jours de navigation. A suivre ...

Alizes et Cocotiers

30 July 2010
Thierry
Apres 5 mois de navigation dans les archipels du sud-est asiatique, la traversée de l'océan Indien ouvre un nouveau chapitre du voyage de King Kong. Entre Bali et l'ile Maurice nous avons parcouru environ 4.000 miles nautiques, soit près de 8.000 kms. Notre première étape fut l'ile aux crabes, au Sud de Java. Elle est peuplée de millions de crabes (+ environ 1500 humanoïdes), essentiellement des crabes rouges, que l'on retrouve jusque dans les toilettes publiques de l'ile. Et lorsque l'on marche dans la foret, attention aux pieds, à chaque pas on risque d'en écraser un. Nous avons ensuite vogue vers les iles Cocos, ou vivent environ 600 âmes. Le lagon est truffe de requins, et nous en avions en permanence une demi-douzaine autour du bateau. Ils étaient tout a fait inoffensifs et s'éloignaient des que l'on sautait a l'eau. Les fonds marins étaient riches en poissons de toutes les couleurs, et nous nous en sommes mis plein les yeux. Nous avons également fait le plein de noix de coco, qu'il suffisait de ramasser par terre à trois encablures de King Kong. Notre technique pour les ouvrir s'est améliorée jour après jour. Le rhum au jus de coco fut vite mis à l'honneur a bord. Au mouillage a cote de nous, trois Finlandais nous ont aide avec entrain à vider nos bouteilles d'alcool. Puis vint la longue traversée vers les iles Chagos, au cŢur de l'océan Indien. Apres 11 jours de mer nous entrions dans le magnifique lagon de l'atoll Salomon. L'atoll n'est plus habite, mais bon nombre de navigateurs viennent y jeter l'ancre, parfois pour des durées de 5 ou 6 mois. A Salomon, on vit de poisson et d'eau fraiche, et d'eau salée quand même aussi. Nous y avons croise une demi douzaine d'équipages, aux parcours souvent étonnants. Les apéros et autres barbecues sur la plage furent très conviviaux. Par ailleurs, nous avons passe bcp de temps dans l'eau et le monde sous-marin nous a vraiment émerveillé. Les iles Chagos furent clairement un temps fort de la traversée de l'océan Indien. Mais une autre perle nous attendait. Apres une escale de 15 jours aux Chagos, et à nouveau 7 jours de mer, nous touchions terre à l'ile Rodrigues environ 600kms à l'Est de l'Ile Maurice. A Rodrigues, 95% de la population est créole, et la plupart des gens parlent français. L'accueil que nous avons eu a été extrêmement chaleureux. La vie à Rodrigues est un long fleuve tranquille. Les paysages sont beaux, sauvages, parfois austères. Dans un vallon nous sommes tombes sur un descendant de colons. Il est d'origine bretonne nous a-t-il dit, mais ne sait pas a quelle époque ses ancêtres sont venus a Rodrigues. Probablement au XVIII ieme siècle lorsque les français s'installèrent dans les iles Mascareignes (La Réunion, alors appelée Ile Bourbon, Maurice, alors appelée Ile de France, et puis Rodrigues). Toujours est-il que notre homme ne parlait pas le français d'aujourd'hui et qu'il fallait se concentrer pour comprendre à peu près ce qu'il disait. Autre attrait de l'ile Rodrigues, on y mange merveilleusement bien. Les produits sont exceptionnellement bons, et varies. Les oranges sont on ne peut plus juteuses, les viandes fondent dans la bouche, les salades d'ourites (calamars) sont un régal. Et j'ai même trouve un délicieux reblochon local ! Enfin à Rodrigues on y danse le sega (d'origine africaine) mais aussi le menuet et la polka. Nous avons passe un Dimanche après-midi au night club « Les Cocotiers » pour s'essayer au sega, mais il y a des progrès à faire. Ah Rodrigues, tu as beaucoup de coeur. Et voila, je suis maintenant a l'ile Maurice, dont dépend Rodrigues. L'équipage d'une traversée est reparti vers d'autres cieux (Patrick et Michel furent des compagnons de route enthousiastes), et d'autres compagnons de route sont annonces (Anne-Claire et Pascal en l'occurrence, ainsi que Magdalena qui est de retour sur King Kong). Apres une dizaine de jours à Maurice nous nous rendrons à l'ile voisine de La Réunion ou nous comptons faire de la randonne autour des volcans. A suivre.

Bali, Bali, Bali

23 May 2010
Thierry
Bali, Bali, Bali

Bout du monde, plages et cocotiers, dolce vita, rizieres en terrasse, volcans endormis, paradis terrestre. Bali attire. Bali fascine. Bali repose. C'est la troisieme fois que j'y pose le pied depuis que je vis en Asie, et je ne m'en lasse pas. La beaute des paysages, la gentillesse des Balinais, l'atmosphere paisible, la richesse culturelle sont autant d'atouts. J'aime bien flaner dans les galeries d'Art, aller voir des spectacles de danse, observer les ceremonies religieuses qui s'offrent a chaque tournant, ou m'evader dans la nature. Nous avons pu galoper sur la plage, nager au-dessus de superbes coraux, plonger sur une epave habitee par une multitude de poissons varies et colores, ou encore grimper sur un volcan. Je me souviendrai aussi des sources d'eau chaude dans lesquelles nous nous sommes baignees, au milieu d'une vegetation luxuriante. Y aller de bonne heure quand les visiteurs sont encore peu nombreux et que la chaleur du jour prend peu a peu le dessus sur la fraicheur de la nuit, quel bonheur ! Cela fait maintenant plus d'un mois que King Kong se repose a Bali. Mes parents sont venus passer 2 semaines et demi, et sont repartis enchantes de leur voyage. Magdalena, qui se voyait mal effectuer la longue traversee de l'Ocean Indien et souhaitait faire une pause, est elle aussi repartie. King Kong se prepare a decouvrir les alizes de l'hemisphere Sud, les longues navigations au portant, et en cours de route des iles de reve aux lagons enchanteurs. Nettoyage de la coque, bricolage a droite et a gauche, grand menage a l'interieur, King Kong fait peau neuve avant d'accueillir son nouvel equipage. Ce dernier comprendra, outre le capitaine, mon frere Patrick, et un Bruxellois prenomme Michel, contacte par le biais d'une bourse aux equipiers. Le depart de Bali est prevu avant la fin du mois. Les prochaine etapes s'appellent Christmas Island, Cocos Keeling, l'archipel des Chagos, l'ile Rodriguez. L'ile Maurice, terme de cette traversee, devrait etre en vue d'ici la fin du mois de Juillet. Sans doute King Kong donnera-t-il peu de nouvelles pendant ce voyage, faute de pouvoir se connecter a internet. J'ai dit Internet ? Etrange !? Ne serait-ce pas incongru de trouver Internet au milieu d'un lagon desert, la ou la nature immaculee fait palir toute creation de l'homme ??? Alors rendez-vous est pris a l'ile Maurice ...
Vessel Name: King Kong
Vessel Make/Model: OVNI 385
Hailing Port: Hong Kong
Crew: Thierry

Who: Thierry
Port: Hong Kong