Port de Upernavik. Chasse aux plate-formes dangereuses
01 August 2013 | Upernavik
MD

C'est en entendant la pluie frapper sur les vitres que j'écris ces quelques lignes.
Upernavik, dernière station avant de traverser la baie de Baffin pour arriver au Canada. Petite localité de 1000 habitants, d'où partent la plupart des bateaux voulant conquérir le passage du nord ouest.
Plus on monte en latitude, moins il y a de moustiques. Cependant, le réchauffement climatique amène ces petites bêtes de plus en plus au nord, là où elles n'existaient auparavant pas. Mais puisqu'il pleut, les moustiques ne nous embêtent actuellement pas. Ici, c'est à la carte: "beau temps avec moustiques" ou " pluie sans moustiques"... à vrai dire, pour la première fois de ma vie, je crois que si je pouvais choisir, j'opterais pour les moustiques!!
Sinon, nous avons cherché hier un endroit où aller prendre une douche et faire de l'internet. Du kiosque au milieu du village à la station essence, en passant par l'hôpital, le centre communal, la poste et le centre sportif, personne ne pouvait nous renseigner. Nous avons enfin découvert l'endroit où les jeunes du village peuvent aller sur le net (ouvert de 17h à 23H), mais malheureusement, pas de wifi! Et pour la douche, on l'a prise finalement froide, sur le bateau, dans une cabine avoisinnant les 5 degrés! (il y a bien de l'eau chaude sur le bateau, mais seulement quand les moteurs ont tourné, ce qui n'était maheureusement pas le cas hier, au grand désarroi de nos pauvres cheveux...)
Les gens ici semblent au premier abord assez réservés mais quand nous nous adressons à eux, ils deviennent plus sympathiques. Par contre, les conducteurs des bateaux locaux ne font pas vraiment preuve de précaution envers les autres navires. Ils doivent s'imaginer que tout bateau est forcément construit en acier! Cette nuit, réveil hectique à 1h30. Un bateau remorquant une plateforme chargée de matériel de construction est rentré au port sans vraiment se soucier des autres bateaux déjà présents. Nous avons essayé de protéger Libellule avec le peu de pare-battes restants, mais ils ont quand meme réussi à foncer contre nous. Heureusement, la coque n'a finalement pas subi trop de dommages, mais c'était ni une ni deux! La nuit s'est terminée en faisant un tour de garde toutes les heures. On pensait avoir à faire avec les icebergs s'infiltrant dans le port, mais finalement, ceux-ci nous ont laissé tranquilles.
Avant de partir demain matin tôt, il va falloir refaire le plein d'essence (400 litres supplémentaires - le slalom entre les icebergs n'ayant pas permis de naviguer à la voile) et refaire le plein de provisions fraîches aussi. Ici, c'est assez marrant: dans les supermarchés, il est possible de trouver dans le même rayon fusils de chasse (que les locaux peuvent acheter à partir de 16 ans) et pots de nutella l'un à côté de l'autre!
Sinon, les filles dévorent leurs livres, peignent à l'aquarelle, écrivent leurs histoires et ells se réjouissent déjà de tester la machine à bulles géantes (faite maison) qu'elles ont reçues de notre voisin, un bateau explorateur suédois recherchant les traces de la Vega (ancien navire de l'explorateur Nordenskiold) qui a coulé au début du siècle au nord du Groenland.