Nous sommes arrivés à Varadero le 4 avril au matin depuis Cayo Frances après 22 heures et 125 miles nautiques de navigation. Le vent arrière léger et les vagues de moins de 0.5m n'ont pas pu gater ce passage, somme toute devenu pour nous routinier. Quel contraste avec notre premier passage du Gulf Stream au mois de janvier dernier qui nous avait rempli d'effroi. Que de différences trois mois en bateau font !

Quel contraste également avec les autres marinas de Cuba. La marina Gaviota de Varadero ne ressemble en rien à aucune marina dite "Internationale" de Cuba. Gaviota sera semble-t-il la deuxième plus grosse marina en Amérique du Nord: trois bassins de 20 hectares chacun pour un total de 1800 places de mouillage; un bloc d'appartements ultra-moderne de 400 chambres et un complexe hotelier de 1200 chambres avec une douzaine de restaurants de tous genres ceinturant la marina. Alors que les autres marinas cubaines peinaient à pouvoir procurer aux plaisanciers des nécessités de base comme de l'eau, Gaviota offre déjà l'eau et l'électricité (30 ou 50 Ampères) à chaque amarrage et est prête à fournir le câble et l'internet (quand ceux-ci seront plus largement disponibles dans le pays dans le futur). Dommage que tous les amarrages sont de types méditerranéens. On a bien râlé quand le maître des quais est venu nous demander le lendemain de notre arrivée de nous mettre cul contre quai (sinon on payait double tarif pour un amarrage le long du quai). On pense qu'un investisseur européen est derrière le développement de la marina et que le concept d'amarrage méditerranéen (très populaire en Europe) a été implanté à Gaviota sans avoir tenu compte des habitudes des plaisanciers en Amérique du Nord où le "med moor" est pratiquement inexistant. Je sens que les futurs visiteurs américains vont râler aussi.

Malheureusement aussi, on ne retrouve pas ici l'ambiance bon enfant et brouillonne du vrai Cuba. Varadero ressemble plus au Sud de la Floride avec ses hotels et magasins multicolores que le Cuba profond et, on le souhaite sincèrement, que ce sera l'exception plutôt que la tendance à venir.